Première période

Première période

2 février 2021

Troisième semaine de résidence dans les conditions sanitaires qu’on connaît, qui freinent beaucoup les rencontres, la convivialité, même si toutes les médiations avec les scolaires ont pu être maintenues. Pour tout le reste, eh bien j’ai bon espoir en pensant à mars, à mai. L’équipe de la Turmelière est accueillante et aux petits soins.

L’occasion de passer le plus clair de mon temps sur mon projet d’écriture. Pas mal de documentation engrangée déjà, en cours de digestion. Assez même sans doute pour faire surgir les premières lignes du scénario. Un principe de narration, un cadre, des personnages… Nous débattons de tout cela avec le dessinateur Laurent Richard, mon compagnon de longue route déjà, par téléphone et par mail. Il me rejoindra en mars ici afin que nous menions ensemble quelques ateliers avec des scolaires.

Dans mes lectures de chevet, le passionnant numéro hors-série de Socialter nommé Renouer avec le vivant avec comme rédacteur en chef, Baptiste Morizot.

Très marqué aussi par le Règne animal de Jean-Baptiste del Amo (prix du livre inter 2017). Vous ne regarderez plus jamais vos lardons comme avant.

Changer nos regards sur ce qui nous entoure, ne plus jamais nous penser en dehors du vivant non-humain…

 

4 février 2021

Ce matin, temps de médiation. Atelier d’écriture avec les CM1-CM2 de l’école publique de Drain. C’est notre troisième rencontre. Nous démarrons l’atelier prévu de conception d’un scénario après deux séances passées en compagnie de Carmen, la bibliothécaire de Drain, à la bibliothèque de Drain, pour évoquer ce qu’est une bande dessinée et visiter l’exposition autour de La pension Moreau. Cette fois, la séance se déroule en classe. En ces temps où les interactions sociales se font rares, j’apprécie davantage encore que d’habitude ces médiations. Répondre aux enfants. Leur donner quelques outils techniques. Prochain rendez-vous la semaine prochaine.

Cet après-midi, j’ai pu terminer le magnifique livre de l’anthropologue Nastassja Martin, Croire aux fauves (Verticales, 2019). J’ai emprunté ce récit grâce à la carte temporaire que la COMPA m’a proposée. L’autrice raconte l’expérience qui a changé sa vie. Sa rencontre avec un ours, leur altercation, son hospitalisation, son rapport à l’animisme. Tout ce que cette rencontre a bouleversé, chamboulé en elle. Très intéressant de continuer de se pencher sur ce qui nous relie au non-humain. Pour cette lecture, je me suis installé près des ruines du manoir de Du Bellay, assis sur un petit muret, au soleil. L’endroit rêvé.

11 février 2021

La première partie de ma résidence s’achève demain. Le travail de défrichage concernant mon projet d’écriture est terminé. Pendant les trois semaines que je vais passer chez moi avant de revenir, je ne toucherai pas aux éléments posés.

J’y reviendrai… dès que je reviendrai à la Turmelière. Il faut toujours se ménager ce temps de repos. Afin de laisser se développer les formes, les paysages, les personnages. Ces derniers pourront acquérir ainsi un peu d’autonomie, prendre leurs aises, gagner en épaisseur. Une fois sortis du fond du crâne, ils cheminent lentement. Il faut leur laisser le temps.

Pour ma prochaine session à la Turmelière, je souhaite de tout cœur, comme tout le monde bien entendu, que la situation sanitaire soit meilleure et que les interactions sociales soient plus nombreuses.